Les années passent. Les bulbes ne sont plus aussi vigoureux. Manque d'engrais. Terrain fragilisé. Certainement pas un cadeau de la génétique. Je regarde autour de moi, surtout les hommes de la famille. Le père de ma mère oui. Cela doit donc être de ce côté ci qu'il faut que je trouve la cause. Ajoutons une quantité de stress. De l'agression thermique...oui les tables chauffantes brûlent la peau et les phanères.
Depuis quelques temps le processus s'accélère. Je clairsème. Je me monacale. L'esthétique est raccornie et le choc bien visuel sur quelques clichés vu de dos ou de dessus. C'est moche.
Au départ je ne le voyais pas. Je sentais juste la gratouille...signe de l'apoptose capillaire. Et puis le trou s'est aggrandi inexorablement. Je ne suis pas grand. Devant la glace, je ne voyais pas...sauf la tête penchée en avant. C'est moche. J'ai fait semblant de l'accepter. J'ai même tenté la longueur pendant une certaine période. Seulement c'était sans compter sur la rebellion de mon implantation style "piqué en avant"...impossible d'obtenir quoi que ce soit d'agréable à regarder et de facile à porter.
Depuis la tendre enfance, ils sont courts. Très courts.
Je me rappelle aussi l'expérience des ciseaux. Couic. J'avais quel âge Maman ? 5 ans 6 ans? J'ai pris la paire de ciseaux dans le tiroir, celui là même qui cachait tant de trésors...(ah cette poudre de terracotta...). J'ai visé droit dans ma petite frange blonde. Droit comme un enfant de cet âge imagine une ligne droite entre deux points. ..moi et la géométrie dans l'espace...mort de rire sauf ma mère en voyant le massacre de ma coupe sauvage. Un vrai boucher, un tueur en série de crinière. Plusieurs séances de rattrapage par un professionnel, un vrai, furent nécessaires pour effacer cet affront. J'avais compris la leçon. Ne jamais se prendre pour un Dessange ou un Albane...alors pendant des années j'ai laissé ma tête entre des mains expertes. Tous les mois, tous les deux ou trois mois...bref régulièrement. J'ai tout entendu au fil du temps sur ma tonsure naissante. Problème de sébum. Pellicules. Pelade. Pseudo calvitie. Ils ont tenté de me vendre des produits miraculeux. J'ai résisté. La chimie capillaire est inefficace. Pas la peine de faire des genuflexions en invoquant la miséricorde de Saint Louis en s'aspergeant d'un fluide de perlinpinpin. Le miracle n'existe pas dans ce domaine...à moins de brûler la carte bleu dans le lecteur d'une clinique de greffe de cheveux.
Depuis la tendre enfance, ils sont courts. Très courts.
Je me rappelle aussi l'expérience des ciseaux. Couic. J'avais quel âge Maman ? 5 ans 6 ans? J'ai pris la paire de ciseaux dans le tiroir, celui là même qui cachait tant de trésors...(ah cette poudre de terracotta...). J'ai visé droit dans ma petite frange blonde. Droit comme un enfant de cet âge imagine une ligne droite entre deux points. ..moi et la géométrie dans l'espace...mort de rire sauf ma mère en voyant le massacre de ma coupe sauvage. Un vrai boucher, un tueur en série de crinière. Plusieurs séances de rattrapage par un professionnel, un vrai, furent nécessaires pour effacer cet affront. J'avais compris la leçon. Ne jamais se prendre pour un Dessange ou un Albane...alors pendant des années j'ai laissé ma tête entre des mains expertes. Tous les mois, tous les deux ou trois mois...bref régulièrement. J'ai tout entendu au fil du temps sur ma tonsure naissante. Problème de sébum. Pellicules. Pelade. Pseudo calvitie. Ils ont tenté de me vendre des produits miraculeux. J'ai résisté. La chimie capillaire est inefficace. Pas la peine de faire des genuflexions en invoquant la miséricorde de Saint Louis en s'aspergeant d'un fluide de perlinpinpin. Le miracle n'existe pas dans ce domaine...à moins de brûler la carte bleu dans le lecteur d'une clinique de greffe de cheveux.
J'ai oublié peu à peu mes bulbes. Je ne crois pas à la légende des chauves. La testostérone toussa. Je suis dans le métier. Je suis scientifique. J'ai juste le mauvais gène. Celui qui sensibilise mes racines à l'hormone mâle, quelque soit son niveau. Je ne peux pas lutter. Alors j'ai oublié...jusqu'à retombé sur une de ces photos qui fait mal. Saluant la foule. Bien penché. Je n'ai vu que ça. C'est moche.
Après le déni vient l'acceptation. C'est dur. Rien ne sert de rêver à la dernière tendance à la mode côté salon. Du court. Du très court. Rien ne sert maintenant à lâcher quelques vingtaines d'euro à Dessange ou Albane. Je n'ai plus cinq ans, ni même six. Je n'aime toujours pas la géométrie dans l'espace. Je sais juste que je peux le faire moi-même devant ma glace.
La tondeuse à barbe...sabot 12. Une première. J'ai mis une heure. J'ai laissé un peu de longueur sur le dessus.
La tondeuse à barbe...sabot 12. Une première. J'ai mis une heure. J'ai laissé un peu de longueur sur le dessus.
Trois semaines plus tard....Une vraie tondeuse à cheveux...sabot 9...j'ai tout tondu...
Je suis un futur crâne rasé...de plus en plus près (et prêt)