dimanche 26 mai 2013

Thé à la menthe

Quand la météo française n'est point clémente, tu dois absolument la trouver ailleurs avant de sombrer dans une crise de folie...le paradis existe, je peux te le garantir et à moins de deux heures et demie de vol. Maroc...Marrakech. Oui je te vois venir avec des grandes papattes, rien de bien nouveau sous le soleil, certains blasés crieront sûrement au côté has-been de la destination de la plus parisienne des villes marocaines...21ème arrondissement que je n'ai absolument pas remarqué tellement j'avais besoin de ma part d'eden.


Évacuons d'emblée le sujet qui fâche et qui occupe ton esprit depuis plusieurs mois, le temps fût des plus agréable. Du soleil non stop, de la chaleur frisant la trentaine de degré...voilà c'est dit tu peux me détester, mais si tu le voulais toi aussi tu pourrais partir et faire le plein d'UV puisqu'en mai tu fais ce qu'il te plaît !


Marrakech bouillonne de paradoxes...un subtil méli-mélo de passé et de futur si bien que tu ne sais pas vraiment en quelle année le temps s'est arrêté au coeur de la médina. Les chars à ânes ou les calèches à chevaux côtoient la multitude de scooters et motobylettes qui te frôlent dangereusement dans les rues car ici la priorité n'est guère aux passants mais bien aux deux ou quatre roues si bien que tu dois fermer les yeux et prier pour tenter de te frayer un passage ou bien traverser une rue. Les ambiances varient au fil de la journée, bien qu' invariablement rythmées par les appels à la prière des mosquées de quartier créant une étrange sensation presque oppressante lorsque les échos se répondent dans un brouhaha inquiétant; Tu regrettes presque les clochers et les carillons de nos églises.


Les femmes sont voilées de la tête au pied ne laissant parfois seulement percer leurs regards en fonction de la tradition ou de leur foi. La fashion week n'a pas réussi à les corrompre bien que dans la ville moderne tu peux croiser des lolitas aguicheuses. Les hommes sont fascinés par leur jogging quelque soit leur âge. Les visages sont glabres ou barbus, les cheveux courts d'un joli brun mais surtout ce qui les relient c'est bien leur gentillesse et leur politesse qui nous manque bien cruellement dans nos contrées européennes.


Je ne te parlerai pas ici de Gueliz qui ne présente absolument aucun intérêt puisqu'étant un concentré d'immeubles un peu moderne, de bars branchés et de boutiques aux franchises trop connues bien que déclinées en écriture arabe...ce qui vaut bien un clin d'oeil pour l'enseigne de fast food américaine qui doit bien avoir du mal à proposer son cheese bacon !


Je préfère largement me fondre dans la Médina qui apporte son lot d'anecdotes. Les souks font bien sûr partis du folklore local. Des petits ou des grands espaces le long des rues ombragées ou non étalant des tonnes et des tonnes de marchandises....la plupart du temps made in China ce qui discrédite totalement le véritable artisanat marocain. Ne t'attends pas à trouver la perle rare...tout le monde vend la même camelote....à des prix de départ complètement différents et carrément fantaisistes car le sport national ici est bien le marchandage, le baratinage, et la négociation ce qui n'est vraiment pas dans nos habitudes et peut rapidement t'agacer et faire ressortir ta mauvaise foi mais la règle est bien ici de garder le sourire et de ne point se fâcher pour une babiole de trois francs six sous...et puis tu sais aussi que si le marocain ne veut pas vendre ben il ne vend pas...et lorsque tu crois faire une bonne affaire dis toi bien que quoique tu en penses et malgré le visage pseudo maussade du vendeur...ce n'est pas toi qui sort vainqueur de cette bataille...Sache aussi que le bon prix est toujours celui pour lequel tu es prêt à obtenir gain de cause...mais à la base c'est bien au tiers du prix de départ que le bon prix se situe.


Faire des affaires creuse l'estomac. Ce dernier peut se réjouir tant l'offre gastronomique est savoureuse et franchement économique même pour les bourses les plus modestes. De la pastilla aux tajines, des keftas aux merguez, du coucous aux succulentes pâtisseries marocaines...ton palais est au bord de l'orgasme culinaire. Du cumin, de la cannelle, de la coriandre, de la menthe, du ras el hanout....tes papilles découvrent de nouvelles saveurs. Et comment ne pas oublier le fameux thé à la menthe qui enchante ta journée du matin jusqu'au soir !


Et je ne t'ai pas encore parlé de la place Djemaa El Fna ni du patrimoine marocain...ni même du bakchich....

vendredi 10 mai 2013

La ligne jaune

"Et toi là bas !
Moi ?
Oui toi ! Tu crois que je ne t'ai pas vu...
Hein ?
La ligne jaune, abruti...! 
Quoi la ligne jaune ?
Tu ne franchis pas la ligne jaune ok ?"


C'est un peu l'impression qui m'habite en ce moment, celle de franchir parfois une ligne jaune invisible. Derrière cette ligne, tu m'imagines bien policé, bien tranquille, sage comme une image. Celui qui observe tout en silence qui n'intervient qu'en brossant le sens du poil, qui ne dit rien ou si peu. Tu m'aimes bien au fond, car je fais un peu d'humour, j'utilise tes mêmes codes, la dérision, le second degré. Je suis un suiveur discret, qui ne dit mot consent. Lorsque la mécanique se répète, elle rassure, elle endort. Tu sais comment je vais réagir lorsque je suis derrière la ligne jaune. Je suis si prévisible.
 

Tu crois me connaître...ouais tu crois. Mais moi je la vois bien cette ligne jaune, celle que l'autre con refuse que je traverse car il sait comment je suis de l'autre côté, rebelle et acerbe, prêt à sortir les griffes pour mieux t'écorcher quand tu m'énerves à me prendre la tête, lorsque tu fais acte de cynisme infecte et de méchanceté gratuite, sous cette couverture factice d'un pseudo humour dont tu prétends par la suite n'être finalement point dépositaire...Pourtant tu devrais savoir que ce qui est écrit reste et qu'il manque le son à tes mots pour y apporter de la nuance...alors oui j'ai souvent envie de franchir cette putain de ligne jaune pour te rentrer dans le lard lorsque j'estime que tu vas trop loin à mon goût.


 Ah cette ligne jaune qui me nargue mais me contient docilement. Je sais que la franchir n'est pas sans conséquence. Le territoire qu'elle protège est sauvage et dangereux. Chaque pas hors piste peut-être fatal sans retour en arrière possible. Tu ne m'as point encore vu la violer. Je me l'interdis. Danger. Ma ligne jaune, ma limite, celle que j'ai appris à entrevoir pendant mes plus jeunes années. Tu m'as sans doute surpris à jouer au funambule avec elle quoique tu n'as vraiment pas su interpréter les signes lorsque tu as senti une rupture de ton. Parce ce que je t'ai protégé aussi. Je le fais souvent. Tu ne le vois pas...enfin pas toi. Naturellement, en douceur, sans faire de vagues, je m'éloigne de la ligne jaune. Je feinte. J'esquive ou je me tais. La pression retombe....la mécanique qui rassure reprend le dessus. Je reste bien sage derrière ma ligne.

Ma ligne jaune. Mon mur infranchissable.

jeudi 2 mai 2013

Microcosmos

Si certains envisagent Twitter comme un réseau purement d'information, critiquant par la même occasion  la dérive actuelle consistant à ce que ce réseau devienne plus un site de chat et de rencontre qu'un moyen de partage informatif, je suis de ceux qui considère Twitter comme ce qu'il doit être, un réseau social comme un autre, où des relations entres followers et followés se créent au gré de l'humeur du jour de sa timeline.


Comme dans toute société humaine, tout le monde ne peut pas s'apprécier contrairement aux Bisounours noyés dans leur guimauve. De ce fait les affinités évoluent au fil des 140 caractères de leurs auteurs, tweets qui n'engagent qu'eux pour reprendre la formule consacrée. Comment alors ne pas être exaspéré à la lecture de certains tweets suintant de susceptibilité mal placée parce que machin refuse de lire trucmuche...Comment ne pas être agacé par des tweets assassins dégoulinant de méchanceté et de rancoeur gratuite ? J'ai l'impression parfois de me retrouver vingt-cinq ans en arrière, au milieu d'une cour de récré avec ses gniards pleurnichards parce que bidules leur ont volés leurs goûters...ou encore être spectateur d'un match de boxe où tous les coups, même les plus traîtres, sont permis afin de terrasser son adversaire pour mieux flatter son ego.


Twitter est une véritable fourmilière, une minisociété où chaque aspect sociétal, qu'il soit bon ou mauvais, se retrouve derrière chaque avatar. Lorsque je me connecte, je n'ai pas envie de me prendre la tête, d'être souillé par la bassesse ou par les relents d'égocentrisme que je côtoie à longueur de journée. J'ai envie de sourire, de rire. J'ai envie de relationnel même virtuel. Des échanges chaleureux, humains, qui donnent envie d'ouvrir sa porte. Découvrir de nouveaux horizons, de nouvelles têtes...surtout pas pour la gloriole de se vanter d'être suivi par des millleirs d'inconnus...A quoi ça sert si tu n'interagis pas à part à te prendre pour le centre de l'univers ?
C'est pourquoi ma timeline est minimaliste, mon compte privatif pour opérer à la base une sélection des futurs twittos avec qui j'aurai peut-être la possibilité d'interagir...et je dois t'avouer que pour le moment je suis particulièrement heureux de pouvoir communiquer avec un certains nombres d'entre vous même si vous êtes issus d'horizons très différents, avec des idées parfois complètement contraires aux miennes parce que je vois en vous cette petite étincelle qui m'attire, cette chaleur que vous dégagez naturellement, ce petit plus qui constitue la base de mon microcosmos...un monde simple, complice, authentique, sans fard, sans masque...où le négatif n'a certainement pas sa place.