mercredi 17 avril 2013

I hate it

Partout où je me promène, elle me poursuit. Sur les blogs, elle saigne les posts. Sur twitter, elle se scande en hashtag. Dans la rue, elle fige les visages. Au boulot, elle est discrète mais tout autant présente sous une autre forme. Dans les médias, elle manipule les faibles d'esprit. Où est donc l'antidote qui sauvera nos âmes de damnés ?


Je ne le répéterai point assez même si on essaye de me faire croire le contraire. L'Homme est mauvais par nature. Je suis Homme, j'ai été mauvais. Pourtant je pense ne plus l'être même si parfois mon esprit me démange et me pousse à penser des méchancetés. Je ne les exprime pas, je ne les écrit pas, je ne les dit pas. Je les oublies. Je les tues dans l'oeuf parce que je sais, pour les avoir vécues et subies, qu'elles sont dévastatrices, blessantes et humiliantes. Être victime de la haine sans se défendre est-ce de la lâcheté ? Tenter de fermer les yeux, de ne pas répondre aux attaques, est-ce fuir et ne pas être solidaire ? Répondre à la violence par la violence est-ce raisonnable et intelligent ?
Partout où je me promène, elle me poursuit. Je suis des twittos, je comprends leur réaction défensive face à cette puanteur pesante mais je n'arrive pas à comprendre qu'ils puissent utiliser les mêmes armes, les mêmes insultes face à leurs détracteurs si bien que je me dit qu'ils sont comme ces autres, tout autant haineux, et que finalement ils n'ont aussi rien appris. Malheureusement je ne détiens pas la solution.  Je suis si impuissant face à cette colère qu'elle me fige et me bâillonne. Je ne me reconnais pas dans cette masse fielleuse, moi qui suis non seulement attaqué pour mon orientation sexuelle par ces illuminés de la pensée rétrograde mais aussi par ma minorité sociale qui m'insulte régulièrement sans le savoir. Je devrai pourtant moi aussi me révolter, balancer des injures. Ce serait bien trop facile. La haine est un sentiment si accessible qu'il en devient presque inné.
J'applique juste les conseils parentaux. Ne pas blesser, en aucune façon, pour ne point compromettre ton intégrité. J'ai appris à me taire. Est-ce aussi de la lâcheté ?
Partout où je me promène, elle me suit.
Nous ne nous aimons pas, nous ne nous supportons pas...à cause d'elle.


La haine.

Seul le silence est apaisant. Alors je coupe le son. Je ne regarde plus. Je n'écoute plus. J'allume la lumière pour effacer la noirceur.

4 commentaires:

  1. C'est tellement ce que je ressens en ce moment, la haine engendre la haine et je n'ai jamais été persuadé que la faim justifiait les moyens.
    Les ultras "pour" me dégoutent autant que les ultras "contre"... ils alimentent le camp de l'autre par leurs méthodes plus que douteuses !
    Bref, c'est pas gagné, je n'ai pas l'impression que l'homme apprend de ses erreurs passées...

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  2. Tu a pris ma plume pour écrire tellement cela sonne "moi" bravo Gemini! Je n'aurai pas lieu dis...

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  3. C'est exactement, parfaitement, terriblement tout ce que je ressens, en tous points. J'aimerais ne plus voir, ne plus entendre tant il n'y a pas de mots pour qualifier ce à quoi on assiste.

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  4. Non, l'Homme n'est pas mauvais par nature mais il a le choix de le devenir ou pas. L'Homme devient mauvais quand il décide d'agir d'une certaine manière.

    Le fait de penser ne te rend pas mauvais, tu es mauvais quand tu agis ou quand tu prononces ou écris des mots dans le seul but de blesser délibérément quelqu'un.

    Et toi tu es quelqu'un de bien, tu ne te laisses pas dépassés par tes démons intérieurs, tu ne te laisses pas entraîner par la foule qui tombe dans la facilité de répondre actes, paroles et écrits ignobles de l'autre camp en reprenant bêtement les armes qu'eux.

    Après la haine est quelque chose de naturelle aussi ne l'oublie pas. C'est l'antithèse de l'amour, l'un ne peut exister sans l'autre. Mais il faut avoir la force et l'intelligence de savoir et pour voir la gérer pour ne pas céder à ces sirènes allèchantes.

    Gros bisous moln #BoBlond

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